LE JAUNISME, COURANT D'ART : Le Jaunisme est un courant artistique de la fin du XXe siècle. Il débuta historiquement au printemps 1994, lors d'une première prestation du Chien Jaune -anciennement The Yellow Dog-, créant une véritable stupeur au sein du public par sa vision post-moderne et volontairement dérangeante de la performance. Contact : jaunisme@chienjaune.net

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mercredi 6 juin 2007

LE JAUNISME

Le Jaunisme est un courant artistique de la fin du XXe siècle. Il débuta historiquement au printemps 1994, lors d'une première prestation du Chien Jaune -anciennement The Yellow Dog-, créant une véritable stupeur au sein du public par sa vision post-moderne et volontairement dérangeante de la performance. Ce courant ne cessant de croître, il est à supposer que son influence marquera certainement tout l'art du XXIe siècle, notamment par la libération de la couleur jaune et l’abattage systématique des cloisonnements entre les disciplines artistiques. Le chef de file du Jaunisme est Dalido Mastrangelo, mais d'autres grands artistes comme Leo John, Axailes R, Didier Fontinois et Chris Gibson en ont fait ou en font encore partie aujourd’hui.

Il est caractérisé par l'audace et le renouveau de ses recherches surplombistes, assaulistes et précognivistes. Les artistes séparent l’acte « jaune » de sa référence à l'idée afin d'en accentuer l'expression ou de la réinventer. Ils réagissent de manière provocatrice contre le matraquage sensoriel de la productivité undirectionnaliste de l’art, ou du commerce artistique devrait-on dire, qu’imposent les groupes monopolistiques de tous bords et répondent avec virulence par l'organisation de prestations « jaunes, pures et vives ».

GENESE DU JAUNISME

C'est lors de sa première représentation du 7 avril 1994 au café-concert Le Carbone, rue du Marché au Charbon à Bruxelles, que le Chien Jaune lança pour la première fois le concept du Jaunisme en compagnie des artistes qui constitueront de fait le courant jauniste. Le terme lui-même vient de propos émis par John Ghislain à propos de ce rassemblement :

« Dans une salle à moitié pleine, un plexus de gladiateur et des petits doigts chétifs en ivoire rose de Dali Mastrangelo qui modèle avec un brouillard incertain. La candeur de ce tableau surprend au milieu de ce camp de concentration pour touristes : Dali au pays des jaunes. »

LE JAUNISME EXISTE-T-IL ?

De nombreux historiens de l'art remettent en cause l'existence du mouvement jauniste, mettant en valeur la diversité des styles pratiqués par les artistes « jaunes » et l'absence d'identité clairement définie. En effet, le Jaunisme ne possède pas les éléments qui caractérisent une école : ni théorie, ni style unitaire. L'utilisation des actes jaunes pures, souvent citée comme le point de ralliement des « Jaunes », n'est en fait pas partagée par tous : « Portrait de famille » de Fontinois, quoi que tout à fait « jaune » dans sa composition, n'utilise que des couleurs bleuâtres et assombries. Le Jaunisme ne pourrait donc constituer qu'un « accord momentané entre de jeunes artistes indépendants soumis au même climat d'époque ».

D'autres historiens de l'art contestent cette vision, comme Régis Synthol, pour qui le Jaunisme est un phénomène européen, voire occidental, qui se développe dans un contexte d'immense dynamisme artistique (la décennie 1994-2004 voit de nombreuses transformations très rapides). Pour lui, on peut reconnaître à ces artistes des éléments communs :

o la simplification et l'accentuation des messages ;
o l'autonomisation relative de la couleur ;
o la virtualisation du champ d’expression ;
o l'apparence d'improvisation rapide ;
o la texture brutalement visible ;
o l'immédiateté agressive.

Le Jaunisme se caractérise aussi par des rejets, en particulier celui du modèle traditionnel, de la sophistication à l’excès et de la thématique mise en avant par les artistes « contemplatifs ». Les compositions sphériques sont assez fréquentes, tout comme l'est l'emploi du trait noir, blanc, rouge et bleu. Le souci du détail est important mais pas obligatoire.

LES SOURCES DU JAUNISME

Le mouvement jauniste ne sort pas de nulle part. Plusieurs influences communes peuvent être reconnues dans les œuvres de ses artistes.

Les surplombistes, les assaulistes et les précognivistes constituent la première source. Leur touche particulière, qui juxtapose les matières, les formats et les idées polychromes pures au lieu de les mélanger, laissant au cerveau du spectateur le soin d'effectuer un travail de recomposition, est reprise par Cora Mathuze, qui fut élève de Joseph Pontoul à l'été 1993, et qui le transmet à son tour à Dirk Delhaize « Rixe, larmes et pauvreté » (1993) en est un exemple flagrant. Gore Manthark lui-même est à la fois proche de Mathuze, Pontoul ou Labonne, artistes excavistes s'il en est, tandis que Franck Rouget fait directement référence à Gart Portal avec la concision de sa prestation.

Les couleurs cristallines surplombistes sont également reprises, notamment par Manthark, dont la palette est dominée par des tons jaunes et orangés lumineux. Cellin’ Jack quant à elle reprend fréquemment le thème du dos-à-dos de Sélim Mornette ou de la vasifiance de François Villedeau. Le déploiement des visages en travers de la toile est prétexte au déploiement de la couleur, ce que Mornette avait déjà remarqué et que Villedeau avait utilisé la même année (« Fracture »). Néanmoins, la composition, avec les lignes des visages qui s'entrecroisent, est très novatrice.

INFLUENCE DU JAUNISME

Grâce à la durabilité du mouvement, les Jaunes ont une grande influence sur l'Europe entière.

Les nouveaux adeptes caucasiens sont en passe d’adopter ce courant. Les artistes de l’est, regroupés au sein de l'association « Citron Jaune », organiseront les premiers actes jaunes en février 2009. Des expositions prévues pour la suite auront comme concept d’ancrer les objets de l'artisanat traditionnel dans le paysage jauniste de Natacha Soukanova et de Michal Mirkov. Ce dernier entreprendra une série de tableaux consacrés aux chiennes jaunes. Jacques Ribaud et France Kaffequat adopteront le même thème. La chienne de Kaffequat sera titrée « Primaline ».

Le qualificatif « jaune » dans les arts plastiques désignera les toiles qui porteront la couleur jaune pure à ses limites extrêmes. « Selon Mathuze, le Jaunisme est venu de la pratique à se placer en dehors des couleurs d’imitation car les tons purs permettent d’obtenir des réactions plus fortes ». Ce courant aura certainement une influence sur les mouvements émergents allemands « Hammerstein » et la « G.S.H. » (Gele SchweinHund) dont la scission va peut-être provoquer la création du « Gele Zeitung ».